L’anorexique, le toxicomane et leur famille

Sous la direction de Bernard Prieur.
Publié chez ESF
1989

 

On a déjà parlé de l’anorexie comme d’une toxicomanie sans drogue et on compare souvent la faim de l’anorexique et sa propension à y penser aux pensées obsédantes du toxicomane et à sa recherche incessante du produit. Plutôt que de les comparer l’un et l’autre, terme à terme, il s’agit de voir quels liens de parenté existent entre ces deux comportements déviants spécifiques de l’adolescence, considérés comme des conduites « addictive ».

L’anorexie et la toxicomanie interviennent en effet comme des organisateurs qui vont structurer toute la vie d’individus qui risquent la mort, pour vivre. Quels dangers court-on si l’on se centre trop exclusivement sur l’arrêt de la conduite symptomatique ? Quelles précautions doit-on prendre lors de la reprise de poids, ou à la veille d’un sevrage ?

Contrairement aux autres malades, les anorexiques et les toxicomanes demandent rarement de l’aide. C’est souvent leur famille qui la demande pour eux. Comment faire face à l’intense mobilisation familiale autour de la pathologie, suivie d’une démobilisation tout aussi rapide dès l’apparition d’une amélioration superficielle ? Quelle prise en charge convient-il de mettre en place pour ces patients qui se trouvent avec un pied dans la famille d’origine et un pied au dehors ? Que faire pour les patients qui ont déjà les deux pieds à l’extérieur ?